1 La Theorie de l'engagement

Dans la vidéo, le professeur en Psychologie sociale, M. Beauvois prend l'exemple d'un éducateur mais cela peut-être valable pour un enseignant qui souhaite inviter ses élèves à améliorer leurs implications.

(ou petit traité de manipulation)

Nous allons essayer de voir les différentes définitions qui existent sur la théorie de l'engagement. Il faut savoir que cette théorie existait déjà dans le domaine philosophique, bien avant sa théorisation psychologique.

En philosophie, Peter Kemp définit "l'engagement comme un attachement, une action par laquelle l'homme se lie à lui-même". C'est par cette action que va "se créer le verbe intransitif et réfléchi s'engager qui souvent devient synonyme de s'obliger. L'engagement devient une mise en jeu de soi-même : je me lie moi-même pour l'avenir. D'où enfin le contraire de l'engagement : le dégagement qui indique le retrait du gage."

« En psychologie sociale, l’engagement désigne l'ensemble des conséquences d'un acte sur le comportement et les attitudes. La notion d'engagement est notamment associée aux travaux de Kiesler dans les années 1960 et, plus récemment à ceux de Joule et Beauvois. L'engagement peut être considéré comme une forme radicale de dissonance cognitive. » Wikipédia

Kiesler (1971) estime que l’engagement est une variable continue et à laquelle on ne peut donner une réponse par oui ou par non. Ce qui implique que les gens sont plus ou moins engagés dans un comportement et non pas simplement engagés ou non engagés. C’est ainsi qu’il précise que « l’engagement pourra être pris dans le sens de ce qui lie l’individu à ses actes » (Kiesler et Sakumura 1966, p 349). Kiesler (1971) va dégager le caractère interne de l’engagement, et le degré d’implication du sujet dans son acte qui sera essentiellement déterminé par l’importance que revêt l’acte pour le sujet.

Tandis que Beauvois et Joule (1981,1996), font plutôt référence à un engagement de type externe, à travers la situation dans laquelle est impliqué l’acte problématique. A savoir cet engagement serait déterminé par les conséquences de l’acte, le caractère explicite de cet acte, son caractère public, sa répétition, son coût (argent, temps...) et son irrévocabilité seront autant de critères qui joueront sur la manipulation de la variable engagement. Ils vont aussi rajouter le contexte de liberté de l’engagement, qu’ils reprendront à Kiesler. De plus, Joule et Beauvois proposent de regrouper la soumission forcée et la soumission sans pression dans un même paradigme théorique : « la soumission librement consentie ».

Cette expression traduit le paradoxe dans lequel se situent les sujets : ils ont à se soumettre volontairement. De ce fait, analyser une situation de soumission librement consentie revient alors à s’intéresser à deux types d’effets : les effets cognitifs et les effets comportementaux.


Donc la résolution de la dissonance se fait :

. soit par une rationalisation cognitive, à travers un changement d’attitudes ;

. soit par une rationalisation en acte. Celle-ci se produit lorsque la tension, qui résulte de l’éveil de la dissonance, ne peut-être réduite par la voie cognitive. Joule (1986) considère que la dissonance peut emprunter une voie comportementale, voie dite « de rationalisation en acte » dans la mesure où le comportement problématique, générateur de dissonance, est rationalisé par l’émission, d’un second comportement contrattitudinel (semblable au premier dans l’idée) et effectué dans un temps de réflexion très court. Autrement la justification de l’acte, selon Beauvois et Joule, permettrait aux sujets de rationaliser cognitivement leur acte et, de fait, entraverait une rationalisation par l’acte.

Différentes procédures ont été mise en place selon la théorie de l’engagement :

. le pied dans la porte, on s’intéresse ici à des actes non problématiques au début pour créer un enchainement de plus en plus implicatif.

. l’amorçage, consiste à amener un sujet à prendre une décision, soit en lui cachant certains de ses inconvénients, soit en mettant en avant des avantages fictifs, la vérité n’étant dévoilé qu’ultérieurement. On demande alors au sujet s’il maintient malgré tout sa décision. L’amorçage se traduit par une préservation de la décision initiale .

. la technique du « vous êtes libre de... », manipulation adroite.

. le leurre, il consiste à faire prendre une décision qu’il juge avantageuse avant de lui annoncer qu’il pourra pas la concrétiser. On lui offre alors une décision de substitution.

Bibliographie

  • C.A. Kiesler, The Psychology of Commitment, Academic Press, New York, 1971.
  • Robert-Vincent Joule & Jean-Léon Beauvois, La soumission librement consentie, Presses universitaires de France, 1998.
  • Robert-Vincent Joule & Jean-Léon Beauvois, Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, 1987.
  • Peter Kemp, Pathétique de l'engagement, 1973.
  • Fabien Girandola, Psychologie de la persuasion et de l’engagement, 2003.

L’engagement appliqué à l’enseignement

J'ai choisi la Théorie de l'Engagement, car elle se prêtait le mieux, à la prise en compte de "l'automotivation" de l'apprenant en cours.

Afin de jouer au mieux mon rôle dans la compréhension de ce concept, je vais essayer de le faire comprendre, en démontrant la théorie de l'engagement, sur nos propres attitudes et comportements en cours...

De ce fait, la théorie de l'engagement, un cadre pour une technologie basée sur l'enseignement et l'apprentissage. Rentrons dans le vif du sujet. Il faut savoir que la théorie de l'engagement a émergé de l'enseignement de l'expérience des auteurs dans les environnements électroniques et l'enseignement à distance (voir Shneiderman, 1994,1998 et Kearsley,1997). L'idée fondamentale qui sous-tend la théorie de l'engagement au niveau de l'enseignement, est que les étudiants doivent concrètement s'engager dans des activités d'apprentissage par l'interaction avec les autres et sur des tâches utiles. Cette théorie a des socles communs avec la théorie du constructivisme et de l'apprentissage.

Les principes de base :

L'activité d'apprentissage a pour but d'impliquer toutes les activités des apprenants dans leurs processus cognitif comme la création, la résolution de problèmes, de raisonnement, de décision et d'évaluation.

. le premier principe met l'accent sur le travail d'équipe à travers la communication, la plannification, la gestion et les aptitudes sociales. Cela ne vous rappelle rien... une certaine enquête où l'on devait répondre à des textes nous sensibilisant sur cette approche par des suggestions de mots clés... Car la collaboration améliore les capacités de l'apprenant dans sa volonté d'apprendre dans des situations où il existe un fort taux d'échecs scolaires. De plus, travaillant avec d'autres personnes venant d'horizons différents cela facilite la compréhension de l'autre et apporte de multiples perspectives...

. le second principe transforme l'apprentissage comme une activité créative et volontariste, c'est ce que je fait actuellement, à travers l'utilisation de cet outil et la description de cette théorie... Car mener son propre projet est beaucoup plus intéressant pour l'apprenant que reprendre un sujet de manuel, selon la théorie de l'engagement. Car le fait que l'apprenant définisse la nature de son projet lui apporte une meilleur maîtrise de son apprentissage. On revient ici sur l'esprit je pense de la théorie du constructivisme...

. le troisième principe se base sur l'importance d'apporter quelque chose d'utile pendant son apprentissage.

Bien comprendre aussi, que la théorie de l'engagement par l'utilisation de l'outil informatique n'est pas de développer l'interactivité avec l'outil informatique mais l'interactivité entre humains qui va accentuer son engagement et de là son travail d'apprentissage. La différence entre l'engagement et l'interactivité avec l'ordinateur reflète l'évolution de la pensée au sujet de l'ordinateur dans l'éducation comme outil de communication plutôt que d'une certaine forme de média d'injections de savoirs...

A poropos de la Collaboration :

Le fait que le projet s'effectue essentiellement en dehors des cours est la base de la collaboration car il modifie les formes d'apprentissages habituelles puisque la notion de collaboration devient centrale. Le web joue un rôle important dans l'acquisition de l'information et de la communication inter-groupes. On voit ici l'importance de l'outil informatique comme moyen de communication mais il serait péremptoire de dire que cela suffit. Il faut que les apprenants et les formateurs aient eu une formation sur le travail collaboratif pour aider par exemple les apprenants à avoir des compétences sur la gestion de projet, l'ordonnancement, la gestion du temps, le leadership, le consensus...

Afin d'axé les sujets des projets d'apprentissage l'enseignant devra inviter l'apprenant à choisir un sujet à partir d'une liste qu'il proposera afin de l'aider et lui dire les différents critères attendus du projet, ce qui explique que chacun de nos profs nous ont donné cette liste et cette "liberté" de choix de notre thème. On invitera les apprenants à faire différents groupes en prémice des projets à travers des exercices d'applications en cours afin que cela facilite le choix du partenaire pour le projet. Dans ce contexte, les apprenants doivent être sensibilisés à des questions de sexe ou sur les préjugés raciaux, des conflits de personnalités et des habitudes de travail différentes.

La théorie de l'engagement prévoit aussi que les évaluations se fassent inter-groupes et intra-groupe.

Le web peut-être utilisé pour mettre en place une "automotivation", en précisant à l'apprenant que son projet pourra être mis en ligne, cela provoquera une envie d'établir le meilleur projet possible car il sera jugé par ses camarades, voir l'apprenant pourra inviter son entourage à accéder à son projet du fait qu'il sera en ligne. Un projet naturel des apprenants sera de proposer de produire un manuel en ligne ou un lexique pour le cours...

Pour conclure :

Faire des projets authentiques, cela présente un niveau plus élevé de satisfaction chez l'apprenant car il voit l'impact de son travail sur les personnes et les organisations. De plus, les résultats de leurs efforts apportent à l'apprenant une reconnaissance professionnelle plus motivante que la notion de grade. Enfin, l'apprenant apprend de nombreuses compétences liées au travail de groupe qui ne sont que rarement enseignées à l'école.

ZERAIBI Akim